Mes dernières réalisations se situent sur une feuille de papier (empreintes, gravures) et en cela sont bien plus classiques que les bas reliefs dans leur format ou que les photographies aménagées dans leur sujet et leur mise en œuvre. Ceci est advenu à partir de deux constats fort triviaux : je n’ai plus de place pour stocker des objets en bois encombrants, et j’arrive à saturation des poussières de la découpe du bois.
Sur du papier sont appliquées des formes découpées dans du lino et préalablement enduites de peinture acrylique. Les formes découpées sont faites de lignes, de formes rondes. Une forme est imprimée simultanément sur plusieurs (deux ou quatre) feuilles de sorte que chaque pièce finie ne contient que la moitié ou le quart de la forme du début.
Ainsi se fabrique un hors-champ important permettant au regard d’aller au delà de l’œuvre. Pour ce qui concerne les couleurs, m’étant éloigné de la référence à la carte, je m’éloigne également des références coloristiques de celle ci. Ainsi apparaissent des mélanges et des couleurs qui ne m’étaient pas familières.
(voir la vidéo de Sylvie Villaume « peintre, pas peintre »)
Découper un chemin qui sortira immanquablement du champ. Ni commencement, ni fin. Le zoom sur une trace d’errance fabrique, simple la trace ondulante qui entre, va et sort. Elle est sans mouvement. Elle est une consistance, un poids. Peut-être qu’elle ressemble à une lanière trempée et lourdement posée là où la gravité l’inscrit. De loin plate comme une carte géographique et dedans grumeleuse. »
Sylvie Villaume catalogue Geographie 2006 (éd. La Minoterie) à propos des monotypes