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Les photographies aménagées (appellation empruntée à S. Villaume) sont des représentations d’objets singuliers, ou bien de parties singulières d’un paysage, souvent sans horizon. Ce qui m’intéresse est de fabriquer une image décalée d’une réalité. On voit bien qu’il y a de la réalité dans l’image aménagée, mais on ne sait pas exactement laquelle. Le travail d’aménagement de la photo se fait par le biais d’un logiciel de traitement d’image. L’essentiel de la modification consiste dans le remplacement d’une couleur originale dans la photo par une couleur « inventée »(c’est une sorte de collage). Le détail ou l’absence quasi permanente d’horizon, également la modification des couleurs, créent une abstractisation de l’image de la réalité. Ainsi le spectateur doit agir, inventer, pour faire quelque chose de ce qui lui est donné à voir.
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Sous les images, sous les transformations de l’image, sous les couleurs de l’image, il y a toujours la réalité d’un objet, d’un bout de paysage, d’un élément du monde que le spectateur peut retrouver.
Si je cache, modifie ou camoufle cette réalité, c’est pour en faire une singularité, c’est pour dépasser l’indifférence face à l’inondation d’images du monde que personne ne voit plus. Le détail est le résultat de la mise en abîme du paysage et fabrique un territoire nouveau et métaphorique à réinventer, à rêver. C’est le travail que je demande à celui ou celle qui veut bien regarder. Je le contrains à ma vision, à ma focalisation. En même temps, l’ensemble des détails fabrique mon monde.